Le système verbal en Sindarin
Abréviations utilisées:
S: Sindarin
Q: Quenya
OS: Vieux Sindarin
N: Noldorin
CE: Eldarin Commun
PQ: Quendian Primitif
WJ: La Guerre des Joyaux
LR: La Route Perdue
PM: Les peuples de la terre du milieu
PE: Parma Eldalamberon
VT: Vinyar Tengwar
1. Introduction
L'article suivant est une tentative de présenter quelques idées sur le fonctionnement systématique des verbes Sindarin. Il doit beaucoup à l'article de Carl F. Hostetter The
Past-Tense Verb in the Noldorin of the Etymologies. L’intention est d’esquisser une directive pour des personnes utilisant le Sindarin dans leurs textes qui, par conséquent, contiennent souvent des spéculations plausibles (mais non avérées) - spéculations qui peuvent être appropriés ou non, aucune façon simple permet d’en avoir la certitude. L'article se base sur le Noldorin des Etymologies et les exemples de Sindarin ultérieurs en tant que sources. Cette sélection est discutable à un certain degré, mais le choix est plutôt restreint pour toute personne intéressée au propos. Par conséquent, les verbes utilisés seront mentionnés comme étant Noldorin s’ils sont extraits des Etymologies, mais les changements phonologiques (plutôt bien connus) seront appliqués afin de se rapprocher autant que possible des formes correspondantes présumées en Sindarin.
Quelques-uns des phénomènes fondamentaux de phonologie elfique que nous utiliserons fréquemment par la suite sont:
- Les mots en Sindarin subissent l’affection en i, cela signifie que si la terminaison d'un mot implique la voyelle -i-, les autres voyelles dans le mot s’ajustent suivant le modèle a -> e, o -> e et u -> y. Un exemple serait la terminaison sur -i de l’infinitif de echad- à echedi- (façonner) (LR:363).
- Une consonne unique suivant une voyelle dans un mot en CE subit une lénition au cours de son développement au Sindarin, donc à partir du radical primitif NOT le verbe compter (préfixé) sera représenté par gonod- non pas par **gonot-
- Les voyelles des radicaux primitifs sont changées aussi – notamment le -u- primitif apparaît comme -o- en Sindarin, mais ce changement n’a pas lieu sous certaines conditions, ainsi par exemple si le groupe de consonnes -nc- suit le -u-. Le verbe *sog- (boire) (LR:388) illustre ceci - il est dérivé du radical primitif SUK, sa forme au présent est sôg (soumis à une lénition en plus). Si des terminaisons sont ajoutées, il est très probable qu’une affection en i s’impose et la forme serait à la 1ère p.s. *segin (je bois), tandis qu’à la 3ème p.s. du passé, le groupe de consonnes -nc- s’ajoute, la voyelle d’origine est donc restaurée et l’on obtient sunc (a bu).
- Les voyelles allongées en OS/ON subissent les changements caractéristiques é -> í, ó -> ú et á -> au/o. Dans le cas dernier, -á- devient -au- s’il s’agit d’un mot multisyllabe tandis qu’un changement en -o- et -ó- s’applique dans les mots monosyllabes. Par exemple la 3ème p.s au passé de *anna- (donner) qui est *aun (a donné) devient ónen (j'ai donné) à la 1ère p.s. et non pas **aunen, ceci dû à une terminaison qui en fait un mot mutlisyllabe.
- Une consonne nasale ajoutée à une racine terminant sur une consonne occlusive inverse fréquemment sa position avec la consonne occlusive. La 3ème p.s. au passé sunc (a bu) mentionnée ci-dessus d'est vraisemblablement un dérivé du primitif PQ: *suk-nê qui prend la forme plutôt étrange en CE *sunkê -> N: sunc. Ce phénomène est appelé 'infixation nasale'
Ce serait au-delà du sujet de cet article que de s’approfondir sur le raisonnement détaillé qui mène à ces règles. Il peut arriver que plusieurs de ces règles s’appliquent simultanément et aboutissent à des résultats qui semblent au premier coup d’oeil plutôt étonnants. Nous ne savons pas avec certitude si ceux-là sont vraiment tels que Tolkien les aurait appliquées, il se peut que des exceptions seraient survenues dont nous ignorons l’existence à ce jour, nous appliquons donc simplement les règles selon nos connaissances actuelles.
Par la suite, nous ferons parfois référence à la formation des verbes au passé avec des dénominations de 'faibles' et 'forts'. Une formation est appelée ‘faible’ si le passé est formé par l’ajout d’une terminaison à la racine de base du verbe. Si le passé est formé par une modification de la racine de base du verbe elle-même, elle est appelée ‘forte'. Par exemple, dans l’infixation nasale mentionnée ci-dessus, une formation du passé est appliquée par changement la racine de base du verbe, il s’agit par conséquent d’une formation ‘forte’.
2. Systématiques générales
Nous distinguons entre deux classes principales de verbes, Tolkien les nommait les verbes 'faibles' et 'forts' ou 'primaires' et 'dérivés' (voir par ex. WJ:415). Les verbes primaires montrent une base qui est en principe le radical CE du verbe, modifié par les changements phonétiques lors du développement du CE au Noldorin/Sindarin, cf. le radical RIP, dont est dérivé le verbe rhib- (couler comme un torrent) (LR:384). Les verbes dérivés par contre sont formés à partir d'un radical au moyen d’ajout d’une terminaison dérivative à la racine en CE, les plus communes de ces terminaisons étant -jâ et -tâ. Un exemple est le radical primitif MÖ dont est dérivé la racine primitive en CE môta, Q: móta et N: *muda- (attesté par l'infinitif mudo) (labourer) (LR:373).
Cependant, le scénario de conjugaison des verbes qui émerge à partir d’exemples attestés dans les Etymologies nous montre ailleurs un modèle riche en subdivisions de ces classes principales; il existe plusieurs façons différentes pour formes les divers temps verbaux et évidemment quelques anciennes formes ont été remplacées par analogie par des formes plus récentes. Ces classes ne sont nullement uniques, au cours de l’évolution (fictive) de la langue, Tolkien avait apparemment envisagé des changements de verbes d’une classe à une autre; ainsi il est tout à fait possible que pour un verbe donné existent plusieurs façons possibles pour former le passé.
3. Les verbes primaires de radicaux CE se terminant par des consonnes occlusives (p, t, k, d) (Classe P1)
Cette classe de verbes semble être près des formes en CE sous-jacentes, puisque beaucoup d'éléments de leur formation peuvent être retrouvés simultanément en Sindarin et en Quenya. Dans la classe de verbes P1 nous rencontrons des infinitifs en -i- (cf. echedi à partir de et-kat (façonner) (LR:363)) et une formation du passé avec infixation nasale (cf. echant). Nous observons des formations du passé similaires en Quenya; cf. Q: quentë (a parlé) (PM:401) à l’infinitif Q: quetë (parler) (VT41:6) et en Sindarin le passé S: pent (dit), correspondant vraisemblablement au verbe * ped– (dire) avec l'infinitif *pedi.
Comme pêd par exemple (de guren bêd enni (mon coeur me dit) (VT41:11)) le démontre, la forme basique (neutre/3ème personne) d'un verbe de cette classe semblerait être formée par allongement de la voyelle du radical.
Nous n’avons aucun exemple concret qui nous montre comment le présent de verbes de cette classe devrait être formé une fois les terminaisons ajoutées (nous connaissons ú-chebin (je ne garde pas) dans le chant de Gilraen, mais nous ne connaissons pas l'infinitif de ce verbe, il pourrait aussi bien appartenir à la classe qui suit), mais les principes généraux rendent très probable que les terminaisons au présent devraient être ajoutées en utilisant la voyelle de connexion -i-.
L'exemple *had- (lancer) (LR:363) avec l'infinitif hedi et le passé hant (*lancé), hennin (*j'ai lancé) nous laisse suggérer que les formes au passé des verbes du groupe P1 fassent usage la voyelle -i- de la même manière pour connecter une terminaison à la forme basique du passé.
Aucun exemple n’est attesté pour le futur, une tentative d’insérer une fois de plus la voyelle -i- pour connecter la terminaison -tha (ce qui n’est attesté que pour les terminaisons de verbes dérivés) est une simple supposition. L'utilisation de cette terminaison n'exige pas de voyelle de connexion au futur.
Le participe parfait passif (PPP) peut être démontré à partir du radical NDAK, produisant un verbe *dag- (assassiner) avec un infinitif degi, et danc au passé ainsi que PPP dangen (assassiné) - ce verbe cependant est déjà à mi-chemin de la prochaine classe(A1) et sa valeur démonstrative peut être discutée.
Le nom verbal (gérondif) peut être démontré à partir de gonod- (totaliser, compter) (LR:378) avec son dervié aronoded (innombrable) (préfixé) - évidemment il est formé en ajoutant -ed à la forme radicale du verbe.
Nous ne connaissons aucun exemple pour le participe présent actif et le participe parfait actif - la supposition la plus probable est qu'ils sont formés en ajoutant les terminaisons -el et -iel respectivement, pour cette dernière forme, la voyelle du radical est probablement allongée et change dans la transition à partir du ON au N (OS à S) selon aux règles déjà mentionnées ci-dessus.
Nous concluons donc par un prototype de conjugaison comme suit:
Classe P1
Le radical: *ped - (parler), l’infinitif: *pedi (parler)
Le présent: pêd (parle) avec terminaison *pedin (je parle)
Le passé: pent (a parlé) avec terminaison *pennin (j'ai parlé)
Le futur: *peditha (parlera) avec terminaisons *pedithon (je parlerai)
Les participes actifs: *pedel (parlant), pídiel (ayant parlé)
Le participe passif: *pennen (parlé), le nom verbal: peded ([le] parlant)
4. Les développements analogiques de la classe de verbes P1 (Classe A1)
Il semble que l’on puisse supposer qu’une classe de verbes basée sur les verbes dérivés (qui sont plus nombreux) ait commencé par remplacer les anciennes formes 'authentiques' de la conjugaison P1. La première indication pour ce phénomène est le verbe dag- (assassiner) qui est représenté par deux formes au passé, danc (correspondant à P1) et degant. Cette seconde forme contient une terminaison -ant qui a l'air d'être le passé commun de verbes dérivés; cf. CE: tirjâ N: *tiria - (regarder) (LR:394) avec tiriant au passé (*a regardé). Cependant, cette terminaison est ajoutée à une forme qui contient une affection en i interne, indiquant que la terminaison peut effectivement être ajoutée à l'infinitif du verbe (avec la voyelle finale -i- qui se perd dans ce procédé), donc non pas **dagant mais degant. Le verbe treneri (qui sera discuté ci-dessous) démontre une formation analogiquement similaire du passé sous la forme de trenerant.
Mais il existe des verbes pour lesquels l'analogie semble même aller une étape plus loin – ce sont les verbes comprenant des infinitifs se terminant par -o- (assez typique pour les verbes dérivés) et au moins la possibilité d’une forme au passé se terminant par –ant (mais puisque l'infinitif en -o- ne cause pas d’affection en i, le passé n'est de toute manière pas soumis à l’affection en i).
L'exemple primaire est sog- (boire) (LR:388) avec l’infinitif sogo, au présent sôg et au passé les deux formes sunc et sogant. Dans ce cas précis en ce qui concerne la forme primaire du passé, la voyelle du radical changée en -u- reflète le fait que le radical sous-jacent SUK contienne un -u-, et que celui-ci peut persister s’il est ‘protégé’ par le groupe de voyelles -nc déclenché par infixation nasale au passé.
En se basant sut la théorie que les terminaisons sont vraiment ajoutées par analogie, nous pouvons supposer que les voyelles de connexion pour ces terminaisons seraient -i- au présent et -e- au passé (voir l'exemple de dravo de la classe A2 ci-dessous), donc *segin (je bois) mais *sungen, *sogannen (j'ai bu).
Puisque ces verbes sont progressivement proches des verbes dérivés, la meilleure supposition concernant le futur sera forcément d’insérer une voyelle de connexion -a- pour tout verbe primaire ayant une forme au passé se terminant par -ant, mais il n’existe aucun exemple attesté pour prouver cette supposition. Donc *sogatha (boira) ou *degatha (tuera), pour ce dernier nous supposerons une affection en i interne pareille à celle dans la formation du passé.
La forme sogannen (LR:388) pourrait représenter la 1ère p.s. du passé ou le PPP - chose difficile à déterminer avec exactitude. S’il s’agit d’un PPP, celui-ci pourrait être dérivé au moyen de la terminaison -en ajoutée au passé par analogie avec -ant. D'autre part, la forme dangen (assassiné) (LR:375) est de toute évidence dérivée de la forme d’origine au passé danc et non pas de la forme analogique degant. De toute évidence les dérivés des radicaux primitifs NAR et TIR suggèrent cependant que le PPP ait tendance à être fossilisé et devrait probablement plutôt être dérivé du passé d’origine et non pas du passé analogique, donc *sungen (bu).
Pour le nom verbal, nous n’avons pas d’exemples attestés à disposition. Le raisonnement général suggère que les noms verbaux soient plutôt fossilisés eux aussi et reflètent les formes originales au lieu de la forme analogique, soutenu par le fait que des verbes du type A1 au présent sont identiques avec le présent des verbes du type P1. Par conséquent le nom verbal est probablement formé en utilisant -ed comme terminaison, donc *soged (buvant) *daged (tuant).
Aucun exemple ne peut être trouvé pour le participe présent actif et le participe parfait actif - la meilleure supposition serait qu'ils sont formés en ajoutant les terminaisons -el et -iel respectivement. Pour cette dernière forme, la voyelle du radical est probablement allongée et change dans la transition à partir du ON au N (OS à S) selon les règles traitées ci-dessus.
Comme prototype de conjugaison, nous pouvons présenter :
Classe A1a (avec le passé analogique uniquement)
Le radical: dag- (assassiner), l’infinitif: *degi (assassiner)
Le présent: dâg (assassiner) avec terminaison *degin (j’assassine)
Le passé d’origine: danc (assassinait) avec terminaison *dengin (j’assassinais)
Le passé analogique: degant (assassinait) avec terminaison *degannen (j’assassinais)
Le futur: *degatha (assassinra) avec terminaison *degathon (j’assassinerai)
Les participes actifs: *dagel (assassinant), *dógiel (ayant assassiné)
Le participe passif: dangen (assassiné), le nom verbal: *daged ([l’] assassinat)
Classe A1 (l'infinitif, le passé et le futur analogique vraisemblable)
Le radical: sog- (boire), l’infinitif: sogo (boire)
Le présent: sôg (boit) avec terminaison *segin (je bois)
Passé d’origine: sunc (a bu) avec terminaison *sungen (j'ai bu)
Passé analogique: sogant (a bu) avec terminaison *sogannen (j'ai bu)
Le futur: *sogatha (boira) avec terminaison *sogathon (je boirai)
Participes actifs: *sogel (buvant) *súgiel (ayant bu)
Participe passif: sogannen, peut-être aussi *sungen (enivré) le nom verbal: *soged ([le] buvant)
5. Les Verbes primaires de radicaux primitifs CE se terminant sur une consonne nasale (m, n) (Classe P2)
Les verbes de cette classe ne semblent pas être différents de ceux de la classe P1, mis à part un caprice particulier dans la formation du passé. Nous avons comme exemple attesté haf- (s'asseoir) (VT:45) dérivé du radical KHAM avec, au passé, hamp (assis) et hemmin (je me suis assis). Ceci laisserait presque conclure à un verbe du type P1, sauf que la forme du passé hamp semble avoir été dérivé d'un radical KHAP par infixation nasale - mais bien sûr ceci ne peut pas être le cas, par conséquent l'apparence du -p final est du moins étonnant. Probablement cette forme s’est développée en analogie avec les terminaisons plus nombreuses sur -mp venant de l’infixation nasale, observée pour les radicaux se terminant par une consonne occlusive. Le fait que la voyelle de connexion au passé soit -i- et non pas -e- peut laisser conclure que l'infinitif de ce verbe l’on trouverait *hevi qu'il n'est pas influencé au-delà par d'autres analogies des verbes dérivés. Malheureusement, cette interprétation n'est pas sans problème, ce verbe a un passé alternatif hafant qui indiquerait que nous aurions un infinitif *havo, puisque le passé analogique n'est pas exclu de l’affection en i, c’est à dire que nous ne voyons pas **hevant en analogie avec degant. Tout en retenant ce fait à l'esprit, nous citerons néanmoins ce verbe ici comme meilleur exemple pour souligner les conclusions de la classe P2. Sa conjugaison pourrait avoir l'air de
Classe P2 (les verbes primaires se terminant par une consonne nasale)
Le radical: haf- (s'asseoir), l’infinitif: *hevi (s'asseoir) ou *havo (s'asseoir)
Le présent: hâf (s'assied) avec terminaison *hevin (je m'assieds)
Le passé: hamp (s'est assis) avec terminaison hemmin (je me suis assis)
Le passé analogique: hafant avec terminaison *hafannen (je me suis assis) (pourrait ne pas être présent pour touts les verbes du type P2)
Le futur: *hevitha (s'assiéra) avec terminaison *hevithon (je m'assiérai)
Les participes actifs: *havel (s'asseyant), *hóviel (s'ayant assis)
Le participe passif: *hammen (s'est assis), le nom verbal: *haved ([l’] asseyant)
Nous ne pouvons pas déterminer avec exactitude si les autres verbes aux racines se terminant sur une consonne nasale montrent effectivement l'équivalent du cas assez curieux de -mp au passé - toutefois cela semble possible.
6. Les développements analogiques de la classe de verbes P2 (Classe A2)
Il n’est pas étonnant de trouver des preuves démontrant que les verbes se terminant sur une voyelle nasale peuvent être influencés par l’analogie des verbes dérivés. Le meilleur exemple est le verbe dravo (tailler), dérivé du radical DARAM qui apparaît au passé archaïque sous forme de dramp (taillé) et drammen (j'ai taillé) avec terminaison, ainsi qu’avec une forme supplémentaire au passé qu’est dravant (taillé). Ceci semble être une preuve probable pour soutenir la théorie que verbes de la classe A contiennent au passé une voyelle de connexion -e- au lieu de -i- même pour le passé d’origine (puisque le passé analogique serait *dravannen). Nous pouvons supposer que, mis à part l’irrégularité due au -p du passé, cette classe suit en général le modèle de A1:
Classe A2 (infinitif, passé analogique et le futur probable)
Le radical: draf- (tailler), l’infinitif: dravo (tailler)
Le présent: *drâf (taille) avec terminaison *drevin (je taille)
Le passé d’origine: †dramp (a taillé) avec terminaison drammen (j'ai taillé)
Le passé analogique: dravant (a taillé) avec terminaison *dravannen (j'ai taillé)
Le futur: * dravatha (taillera) avec terminaison *dravathon (je taillerai)
Les participes actifs: *dravel (taillant) *dróviel (ayant taillé)
Le participe passif: *drammen, peut-être aussi *dravannen (a taillé) le nom verbal: *draved ([le] taillant)
7. Les verbes primaires aux radicaux CE se terminant sur des consonnes liquides (r, l) ou occlusives phonétiques (b, d, g) (la Classe P3)
Il s’agit d’une classe de verbes primaires pour laquelle nous n’observons pas d’infixation nasale, par contre un renforcement de la voyelle du radical. Cela peut être un allongement de la voyelle ou une infixation en a. Un bon exemple est heli (soulever) du radical KHAL (dont la base est apparemment hal-) avec la forme haul au passé. Pour certains verbes, cette formation était probablement déjà actuelle en CE puisqu’en Quenya nous rencontrons une façon similaire de former le passé dans Namárië, cf. unduláve (noyé) venant du verbe lav- (LR:367).
Pour d’autres cependant, ce type de formation du passé a pu se développer plus tard. L'entrée NAR2 des Etymologies (LR:374) et l'information dans 'Addenda et Erratum' peuvent aider à éclaircir ceci: Nous trouvons le passé en ON narne, mais un passé Noldorin poétique nous est donné en tant que narante et le verbe composé treneri (dérivé apparent de tre-nar- (dire par) et la forme au passé trenor qui représente soit-disant un intermédiaire *trenaur, où nous rencontrons encore une fortification de la voyelle du radical. Ainsi, il se peut bien que pour quelques verbes, la formation du passé au moyen de fortification de la voyelle du radical soit un développement plutôt récent.
L'entrée TIR (LR:394) en combinaison avec le participe tirnen (a gardé) observé dans Talath Dirnen (UT:465) peut apporter des informations supplémentaires: le participe reflète là encore qu’en ON la terminaison -ne est ajoutée au passé au radical brut - le passé au Noldorin cependant semble être tiriant, en analogie avec le cas de NAR, cette forme d'inflexion semble avoir été perdue quelque part dans la transition à partir du ON au N.
Finalement, dans 'Addenda et Erratum' nous rencontrons un verbe avec une base *nidh- (blesser, meurtrir) du radical NID2 avec le passé (supposé) nîdh et une forme en ON au passé correspondant níde. Tolkien discute cette formation du temps passé dans sa grammaire de Qenya précoce (malheureusement pour une langue différente) :
La base du passé est obtenue par le suffixe - ye, (...) -ie, ou -ne, mais -ie (le plus commun) est normalement accompagné d’une fortification de la racine qui consiste en (1) l'infixation en i (2) la infixation en n, (3) l’allongement de voyelle (ce dernier point étant probablement une extension analogique au â dans beaucoup de radicaux...(de PE14)
Néanmoins, en dehors de *nidh-, tous autres verbes attestés utilisant cette façon de former le passé contiennent une voyelle de radical -a- ou -u- dans leur base en CE et peuvent être expliqués par l' infixation en a, il n'est donc pas impossible que le scénario de Qenya précoce soit maintenu en Noldorin aussi et que l’allongement de la voyelle du radical n’est qu’un développement ultérieur.
Ceci suggère le scénario suivant: les Verbes avec des radicaux se terminant par des consonnes occlusives b, d ou g et ayant un radical qui contient la voyelle -a- ou -o- semblent former de préférence leur passé d’origine en fortifiant la voyelle du radical, cf. Q: lávë (a léché) qui ferait de N: *lhauf (a léché) une supposition probable. D'autre part, pour les verbes avec des radicaux se terminant par des voyelles liquides r, l ou les radicaux se terminant sur b, d, g dont la voyelle du radical n’est ni -a- ni -u-, la formation originale serait exclue, la formation du passé sous l’ancienne forme en -ne pourrait toujours être reflétée dans quelques formes, dans les participes par exemple. Une supposition pour 'dit' serait donc *narnen. En effet, la racine WED nous dévoile un verbe gwedi (lier) avec gwend au passé – exposant une infixation nasale parce que la voyelle du radical est -e- et non pas -a- ou -u-.
De la même façon, nous trouvons le passé en Quenya carnë (*fait) (LR:362) mais la forme en Sindarin est dite d'être agor (WJ:415). Cette forme démontre en plus d’une fortification de la voyelle du radical un "accroissement", une répétition de la voyelle de radical entant que préfixe (en fait ceci semble très similaire à la formation du parfait en Quenya *acárië) - mais il est attesté dans 'Quendi et Eldar', une source beaucoup plus récente que les Etymologies – c’est probablement un peu osé, mais peut-être qu’un accroissement doit avoir lieu dans un scénario tardif, en plus de la fortification de la voyelle du radical? Nous ne le savons pas avec certitude, mais supposerons ce scénario par la suite.
Aucun de ces verbes ne nous montre quelles pourraient être les voyelles de connexion lors de la présence de terminaisons - mais puisqu’ils forment des infinitifs en -i, il semblerait raisonnable qu'ils suivraient le modèle régulier d’une insertion de -i- au présent. Pour le passé, il y a une forme connue où un verbe dérivé démontre la formation du passé par fortification de la voyelle du radical: ónen (j'ai donné) et un autre un où la formation s’effectue par accroissement de agor par une terminaison: agorech (quoi-que puisse représenter -ch ici, la voyelle de connexion est -e-. De ceci nous pouvons conclure que -e- est la voyelle de connexion la plus probable pour la formation du passé dans cette classe. En ce qui concerne le futur, nous pouvons nous tourner vers la classe P1 encore pour en déduire qu’une voyelle de connexion -i- serait la possibilité la plus probable.
Nous pouvons donc essayer comme suit
Classe P3 (verbes primaires se terminant sur des consonnes liquides ou occlusives phonétiques)
Le radical: *hal- (soulever), l’infinitif: heli (soulever)
Le présent: *hâl (soulève) avec terminaisons *helin (je soulève)
Le passé: haul (a soulevé) avec terminaisons *holen (j'ai soulevé)
Le futur: *helitha (soulèvera) avec terminaisons *helithon (je soulèverai)
Les participes actifs: *halel (soulevant) *hóliel (ayant soulevé)
Le participe passif: *holen (a soulevé) le nom verbal: *haled ([le] soulevant)
Le radical: *nidh- (blesser), l'infinitif: *nidhi (blesser)
Le présent: *nîdh (les blessures) avec terminaisons *nidhin (je blesse)
Le passé: nîdh (la blessure) avec terminaisons *nídhen (je blesse)
Le futur: *nidhitha (blessera) avec terminaisons *nidhithon (je blesserai)
Les participes actifs: *nidhel (blessant) *nídhiel (ayant la blessure)
La participe passif: *nídhen (la blessure) le nom verbal: *nidhed ([le] blessant)
Incidemment, le neutre au présent et au passé semble bien être nîdh dans les deux cas et ne peut pas être distingué. Cependant, quiconque pense que ceci serait un problème majeur est invité à déchiffrer quel temps 'You hurt me.' est supposé être - l'Anglais connaît des problèmes similaires.
* en français nous rencontrons ce genre de problèmes aussi, par ex. avec ‘il a plu’, est-ce le verbe pleuvoir ou plaire ?
8. Les développements analogiques de la classe de verbes P3 (Classe A3)
Il n’est pas étonnant que de retrouver des formations analogiques dans cette classe de verbes aussi. Nous trouvons des traces plutôt faibles d’un tel cas dans la forme au passé alternatif entre trenerant et treneri, où nous voyons encore que cette forme est sous l’influence de l’affection en i et vraisemblablement dérivée directement de l'infinitif en enlevant le -i final. La formation semble être principalement analogue à ce que nous avons déjà vu ci-dessus pour la classe A1a.
Pour d’autres verbes, nous voyons que les déviations encore plus prononcées de ce qu’est vraisemblablement le développement d’origine (P3) à l'infinitif et au passé, les exemples incluent naro (dire) avec narante au passé, garo avec, au présent gerin (je tiens) et garant au passé (Addenda et Erratum) et melo (aimer) avec melant au passé (Addenda et Erratum). Là encore, puisque l'infinitif de ces formations se termine sur -o, ils ne montrent pas l’affection en i interne. Puisque pour ces classes de verbes la formation du passé par fortification de la voyelle du radical est effectivement remplacée par le passé analogique, ils ne montrent vraisemblablement pas de différence envers les verbes de la classe A1.
Nous avons un exemple du participe parfait actif pour ces verbes - tíriel (ayant regardé) (LOTR/RGEO:72) correspondant au verbe *tir-. Ceci représente la base principale pour le scénario suggéré de l'allongement de voyelle du radical et une terminaison -iel.
Le passé du verbe tiri peut être interprété en tant que tiriant, donc le verbe comme tel est probablement à un certain degré analogique. Cependant, le participe parfait passif tirnen (a regardé) semble indiquer que dans certains cas, une forme originale du passé en CE avec une terminaison -nê a survécu. Puisque la forme au passé en ON du verbe naro est donnée en tant que narne, il est probablement raisonnable de supposer que ce verbe pourrait avoir gardé le participe *narnen (dit) en dépit du fait que sa forme au passé serait maintenant narante et formé par un mécanisme différent.
Donc:
Classer A3a (uniquement avec passé analogique)
Le radical: *trenar- (raconter), l'infinitif: treneri (raconter)
Le présent: *trenar (racontes) avec terminaisons *trenerin (je raconte)
Le passé: trenor (a raconté) avec terminaisons *trenoren (j'ai raconté)
Le passé analogique: trenerant (a raconté) avec terminaisons *trenerannen (j'ai raconté)
Le futur: *treneritha (racontera) avec terminaisons *trenerithon (je raconterai)
Les participes actifs: *trenorel (racontant) *trenóriel (ayant raconté)
Le participe passif: *trenoren ou peut-être *trenarnen (a raconté) le nom verbal: *trenared ([le] racontant)
Classe A3 (l'infinitif, le passé et le futur analogique vraisemblable)
Le radical: *gar- (tenir), l'infinitif: garo (tenir)
Le présent: *gâr (les prises) avec terminaisons *gerin (je tiens)
Le passé: garant (a tenu) avec terminaisons *garannen (j'ai tenu)
Le futur: *garatha (tiendra) avec terminaisons *garathon (je tiendrai)
Les participes actifs: *garel (tenant) *góriel (ayant tenu)
Le participe passif: *garannen (a tenu) le nom verbal: *gared ([le] tenant)
9. Les verbes dérivés transitifs (la Classe D1)
Comme mentionné ci-dessus, les verbes dérivés ne sont pas directement formés à partir du radical du verbe mais à l'aide d'une terminaison. Les terminaisons communes incluent -jâ, -tâ, -nâ, -bâ et éventuellement -â. Etant donné leur grand nombre, étonnamment peu de formes de verbes dérivés sont effectivement attestées. Les radicaux verbaux en Noldorin/Sindarin de ces verbes se terminent sur -a-, ce qui n'est pas le cas pour les verbes non dérivés qui se terminent d'habitude par une consonne (donc cette classe de verbes dérivés est couramment appelée les verbes de la calsse A). Un exemple d'un tel radical brut peut être trouvé dans LR: 391 sous la forme de trasta- (harasser, ennuyer), dérivé du radical TARAS
Dans la 3ème personne neutre du présent, ces verbes sont apparemment réduits à leur base brute, voir l’exemple thia (il apparaît) (LR:392) du verbe thio (apparaître), apparemment dérivé du radical THE-, ceci ne peut pas être un verbe de radical brut puisque ceux ci ne peuvent pas se terminer sur un -a à la troisième personne. Nous pouvons par contre observer l’usage effectif d’une 3ème p. neutre dans la lettre du roi avec aníra– supposant que cela correspond au verbe aníra (désirer).
Si modulé par des terminaisons, à la première personne la terminaison -a du radical est changée en -o-, cf. le nallon (vers vous je crie) (LOTR), le linnon (vers vous je chante) (Les lais de Beleriand p. 354) où le verbe est clairement dérivé du radical LIN2 (LR:369). Ceci ne semble pas être le cas pour les autres terminaisons, le ‘Pater Noster’ (VT44:21) démontre par gohenam (nous pardonnons) et le Silmarillion par Dor Firn i-Guinar (le pays des morts vivants), que les terminaisons sont ajoutées au radical s'ils sont différents de la première personne.
L'infinitif des verbes dérivés peut être démontré à l’exemple de thio (LR:392) cité ci-dessus. Ceci consent en fait bien avec le scénario général esquissé dans cet article que les infinitifs se terminant sur -o observé pour certains verbes dérivés représente des formations analogiques inspirées par les formes des verbes de la calsse A plus nombreux. Dans les Etymologies nous retrouvons un grand nombre d'infinitifs se terminant par -o ce qui nous permet de conclure (par exemple de leur homologue en Quenya) que le verbe doit être dérivé. Pour donner quelques exemples, tirio (regarder) du radical TIR avec la forme en CE: *tirjâ (LR:394), ortho (s'élever) du radical ORO (LR:379) avec une forme CE: *orotâ ou encore harno (blesser) du radical SKAR (LR:386) où l’équivalent en Quenya Q: harna – nous est donné.
Le passé de ces formes (au moins pour les verbes transitifs) peut être conclu des exemples tiriant (*gardé) (LR:394) et orthant (*élevé) (LR:379) ou encore de la forme teithant (a écrit) trouvé dans l'inscription des portails de Moria correspondant à au verbe teitho (écrire) dérivé du radical TEK (LR:391) – de toute évidence ils sont formés par l’ajout de -nt à la racine verbale. Encore, ceci consent bien avec le scénario que les verbes basiques auraient 'hérités' d’un passé -ant par analogie avec les verbes dérivés plus nombreux. Puisqu’une formation du passé avec -ant n'est pas présente en Quenya, ceci est vraisemblablement un développement distinct du Sindarin lui-même et n’est pas présent dans l'inflexion de verbes dérivés en CE.
La question de la voyelle de connexion pour les terminaisons au passé est un peu plus difficile - nous n'avons pas d’exemple précis, mais le fait que le verbe du type A2 dravo (qui doit être plus près des verbes dérivés que des verbes du type P2) montre une forme drammen (taillé) et non pas **dremmin donne quelques indications que cette voyelle doive être -e-. De la même manière, la forme sogannen pourrait être le passé correspondant à sogant (a bu) - si oui, ceci démontre encore une voyelle de connexion -e-.
Le futur peut être déduit de anglennatha (approchera) dans la lettre du roi - apparemment c’est un verbe dérivé du radical LED au moyen d'une terminaison primitive -nâ, et le futur est simplement formé en ajoutant -tha à la base verbale. Si des terminaisons sont présentes, cette forme de verbe se comporte apparemment tout comme le verbe au présent, par ex. le -a est changé en -o à la première personne mais ne change pas sinon. Regardons par exemple le linnathon (vers vous je chanterai) (LOTR; RGEO:72) et estathar dans la Lettre du Roi (m’abstenant d'interpréter la version de cette dernière, cela semblerait être l'équivalent en Sindarin du verbe Quenya esta- (LR:356) avec une forme au futur se terminant par -tha).
Pour le participe présent actif, nous trouvons quelques exemples dans LR: 358 où le verbe glavro (babiller) est donné comme dérivé du radical GLAM en plus de la forme glavrol (babillant). De la même manière, LR: 388 le verbe chwinio (tournoyer) dérivé du radical SWIN et une forme chwiniol (tournoyant). Ainsi, en ce qui concerne la formation de participes des verbes dérivés, la supposition probable est que la terminaison -a soit remplacée par -ol. Ceci est tout à fait conforme à la supposition que participes actifs au présent en Sindarin et Quenya sont tous deux dérivés d'une forme primitive CE se terminant par -lâ.
Nous ne pouvons que deviner ce que le participe parfait actif pourrait être, aucune forme n’est attestée. L’on suppose communément qu’il est formé par suppression des terminaisons vocales d'un verbe dérivé, ajoutant -iel et exécutant un allongement de la voyelle du radical (si possible) en appliquant les changements nécessaires (ce procédé est basé sur l'analogie avec les verbes de base et la formation du participe parfait en Quenya).
Pour le participe parfait passif cependant, nous avons des exemples attestés - le verbe presto (affecter) connaît la forme prestannen (affecté) (LR:380) - indiquant que le participe parfait passif est apparemment formé à partir du passé à l'aide de la terminaison -en, tout comme c’est le cas pour les verbes de base radicale brute.
Finalement, nous pouvons conclure le nom verbal à partir de l'exemple de eithad (*insulte) correspondant au verbe eitha- (insulter) (WJ:365) - apparemment il est formé en ajoutant la consonne -d à la racine verbale.
Donc, la conjugaison d'un tel verbe aurait pour moi l'air de
Classe D1 (les verbes dérivés transitifs)
Le radical: *teitha- (écrire) l’infinitif: teitho (écrire)
Au présent: *teitha (écrit) avec terminaisons *teithon (j'écris)
Le passé: teithant (a écrit) avec terminaisons *teithannen (j'ai écrit)
Le futur: *teithatha (écrira) avec terminaisons s *teithathon (j'écrirai)
participes actifs: *teithol (écrivant) *teithiel (ayant écrit)
participe passif: *teithannen (écrit) le nom verbal: *teithad ([l’] écrit)
Les verbes dérivés intransitifs (la Classe D2)
Il y a plusieurs exemples de verbes dérivés montrant un passé différent de -(a)nt. La première classe nous montre des verbes avec une forme du passé -(a)s, voir par ex. mudas (*labouré) de mudo (labourer) (LR:373), erias (*s’élevé) de erio (s’élever) (LR:379 et dans 'Addenda et Erratum') et istas (*avait connaissance) de isto (avoir connaissance) (Addenda et Erratum).
Spécialement la différence entre erio -> erias (éleva) et ortha -> orthant (s’est élevé) en combinaison avec le fait que tous verbes attestés d’une forme au passé se terminant sur -s sont intransitifs semble confirmer ce point, (plutôt que) -nt étant la terminaison de préférence pour les verbes dérivés intransitifs. Notons qu’il n'y a pas de raison de croire que ces verbes feraient d'une manière ou d'une autre une exception - les passés en -s sont tout aussi souvent attestés que les passés en -nt en ce qui concerne les verbes dérivés.
Nous n'avons pas d'indication spéciale que les temps de ces verbes autres que le passé serait différent des verbes intransitifs - c'est possible, mais pour le moment il semble être convenable de supposer que la seule différence affecte le passé uniquement. Un passé se terminant sur -s doit être dérivé d'une forme plus longue -ssV (V représente ici une voyelle), sinon par l’effet de la lénition le -s muterait en -h suivant une voyelle et serait finalement supprimé. Cette terminaison plus longue devrait être restaurée lorsque les terminaisons pronominales sont rajoutées au verbe conjugué. Nous pouvons seulement supposer instruitement ce que cette voyelle devrait être - la solution la plus probable est -e- en analogie avec les verbes dérivés transitifs. La voyelle -i- au passé semblant être pertinente pour les verbes de base uniquement.
D'autre part, les participes passifs de radicaux et de verbes dérivés semblent habituellement être formés directement à partir du passé - s'ils existent (ce qui n'est pas évident pour les verbes intransitifs parce qu'ils auraient besoin d’adopter un sens différent), ils devraient probablement dériver de la terminaison -sse aussi, donc ?istassen (connu) (notez qu'il n'y a pas de vrai participe passif en anglais pour un verbe 'avoir connaissance').
Donc, la conjugaison complète pourrait avoir l'air de:
Classe D2 (les verbes dérivés intransitifs)
Le radical: *muda- (labourer) l’infinitif: mudo (peiner)
Le présent: *muda (laboure) avec terminaisons *mudon (je laboure)
Le passé: mudas (a labouré) avec terminaisons *mudassen (j'ai labouré)
Le futur: *mudatha (labourera) avec terminaisons *mudathon (je labourerai)
Participes actifs: *mudol (labourant) *múdiel (ayant labouré)
Participe passif:?mudassen (?labouré) le nom verbal: *mudad ([le] labour)
11. Les verbes intransitifs et causatifs dérivés avec les formes du passé forts (la Classe D2a)
Pour le verbe isto (avoir connaissance), une forme du passé nous est donné en tant que †sint (avait connaissance) en plus de istas (Addenda et Erratum). Cette formation forte du passé est assez étonnante pour un verbe dérivé.
Il y a, cependant, d’autres d'exemples pour ce phénomène: Les verbes *lhimmid - (blanchir) (LR:369) et *nimmid - (humidifier) (LR:378) avec lhimmint (blanchi) et nimmint (a humidifié) au passé (Nous citons ces verbes ici sous forme de *lhimmid-, nimmind- supposant que les entrées faites par Tolkien, lhimmid, nimmid sont sensés représenter les racines verbales. Le verbe aphad- (suivre) (WJ:387) dérivé de *ap-pata (étoilé par Tolkien lui-même) démontre qu'en effet la terminaison -a d'un verbe peut être conservée pour aboutir en une racine raccourcie, ce qui donne un certain soutien à cette interprétation). Et pourtant ces verbes sont dérivés du radical LINKWI et NIK-W et sont apparemment le résultat d'une terminaison verbale causale -tâ ajoutée aux adjectifs, donc CE : *linkwi-tâ 'causer d'être blanc' et CE: *ninkwi-tâ 'causer d'être mouillé'. Il est intéressant que ces verbes semblent cependant avoir perdu leur terminaison -un finalement, pourtant les radicaux donnés dans les Etymologies ne laissent pas suggérer cela.
Il semble possible que, ce que ces exemples ont en commun est qu'un causatif signifiant 'blanchir, faire blanc' qui peut facilement être confondu au sens intransitif 'blanchir, devenir blanc'. Si oui, l'exemple †sint suggère que les verbes intransitifs forment des passés forts même s'ils s’agit de verbes dérivés, et le découpage des formes produirait alors lhimmint, nimmint par analogie. Nous n’avons que peu d'exemples pour certifier cette théorie, mais cela semble être une explication probable.
Nous avons un autre verbe démontrant de façon claire un cas causal dans le corpus; tangado (renforcer) (LR:389), et quelques-uns pour lesquels il n’y aurait pas d’évidence s'ils étaient dérivés utilisant une terminaison causative, mais qui présentent des formes néanmoins plus longues, où la terminaison est ajoutée à une base verbale, par ex. lhathrado (prêter une oreille, guetter) (LR:368) (cf. lathro (écouter)), gannado (jouer une harpe) (LR:377) (cf. ganno (jouer une harpe)).
Il semble plausible que le passé de tangado soit *tangant pour être en accord avec les exemples lhimmint et nimmint - mais qu’en est il alors avec le présent de ces verbes? Appartiennent-ils à la même classe, c’est à dire, devrait l'infinitif de *lhimmid - être *lhimmido, ou est la perte de la voyelle finale d'une manière ou d'une autre particulière à ces deux exemples et le présent devrait plutôt être *tangada-? Quelle voyelle de connexion doit alors être insérée?
La réponse à ces questions ne se présente pas de façon simple, mais le scénario suivant semble être le plus probable: les deux formes *nimmid - et *lhimmid - semblent avoir eu une terminaison -a lors d’une étape précédente. Par conséquent, leur infinitif pourrait bien être conservé sous forme de *lhimmido et *nimmido afin de consentir avec tangado. Leur forme raccourcie *lhimmid- au lieu de **lhimmida - peut être un phénomène plutôt récent causé par analogie avec leur passé (qui dans le cas de †sint est explicitement indiqué comme archaïque/poétique). Si oui, ils devraient vraisemblablement être conjugués comme les verbes de base au présent, c’est à dire *lhimmidin (je blanchis), *nimmid (il humidifie). C'est là une simple spéculation si nous retraçons le même développement avec tangado - je penserais que *tangadon (je renforce) serait plus probable puisque Tolkien ne remarque rien de plus concernant cette forme, mais ?tengedin pourrait pour autant être une possibilité.
Que serait la voyelle de connexion au passé? Puisque nous avons théorisé que ces verbes se terminaient d’origine sur -a, ils pourraient être similaires aux verbes de la classe A et par conséquent être munis d’un -e- comme voyelle de connexion, cf. drammen, toutefois nous ne pouvons pas désigner cela avec exactitude.
Quant aux autres verbes mentionnés, il n'y a aucune de raison de penser qu'ils représenteraient un sens particulièrement causatif qui se mélangeraient avec les verbes intransitifs - mais ils sont bien sûr intransitifs eux-mêmes, donc ils montreraient vraisemblablement au passé des terminaisons en -a(s) ou même une formation forte du passé.
En ce qui concerne les autres temps, il n'y a pas de raison particulière pour supposer qu'ils seraient différents des verbes des classes D1/D2.
Donc:
Classe D2 (le verbe dérivé intransitif avec un passé fort alternatif)
Le radical: *ista- (avoir connaissance) l’infinitif: isto (avoir connaissance)
Le présent: *ista (a connaissance) avec terminaisons *iston (j'ai connaissance)
Le passé: istas (avait la connaissance) avec terminaisons *istassen (j'avais connaissance)
Le passé alternatif: asint (avait connaissance) avec terminaisons *sinten (j'avais connaissance)
Le futur: *istatha (aura connaissance) avec terminaisons *istathon (j'aurai connaissance)
Les participes actifs: *istol (ayant la connaissance) *istiel (ayant eu la connaissance)
Le participe passif: ?istassen (?connu) le nom verbal: *istad ([l’] ayant connaissance)
Classe D2a (verbe causatif dérivé avec le passé fort et le présent altéré)
Le radical: *nimmid- (humidifier) l’infinitif: *nimmido (humidifier)
Le présent: *nimmid (humidifie) avec terminaisons *nimmidin (j'humidifie)
Le passé: nimmint (a humidifié) avec terminaisons *nimminnen (j'ai humidifié)
Le futur: *nimmidatha (humidifiera) avec terminaisons *nimmidathon (j'humidifierai)
Les participes actifs: *nimmidol (humidifiant) *nimmidiel (ayant humidifié)
Le participe passif: *nimminnen (a humidifié) le nom verbal: *nimmidad ([l’] humidifiant)
12. Les verbes dérivés avec la formation passée fortifiant la voyelle du radical (Classe D3)
Nous avons un exemple d'un verbe dérivé montrant clairement la formation du passé en fortifiant de la voyelle du radical - cet exemple est ónen (j'ai donné) (LOTR), vraisemblablement le passé de anno (donner) (LR:348). Il est malgré tout étonnant de trouver une telle forme du passé pour un verbe dérivé, plus particulièrement puisque le radical ne se termine ni sur une consonne occlusive ni sur une consonne nasale. Cependant, considérant que la formation habituelle **annant (a donné) et **annannen (j'ai donné) présenteraient une forme plutôt maladroite, l’on peut éventuellement comprendre pourquoi cette forme à vue le jour. D'autre part, il serait possible que óne- soit en fait une ancienne forme du passé - nous n'en avons pas la preuve pour en être sûr.
La forme ónen est vraisemblablement dérivée de *aun (a donné) au moyen d'une voyelle de connexion -e-. Aucune raison ne nous laisse supposer que les autres temps devraient être d'une manière ou d'une autre irréguliers, cependant le participe parfait passif devrait probablement être ónen aussi.
Le verbe delia (dissimuler) présente la forme poétique/archaïque au passé †daul à côté de deliant qui nous semble plus habituel (Addenda et Erratum).
Un verbe de plus peut être classé parmi à cette classe: pour thoro (a clôturé) (LR:393) nous avons participe parfait passif thoren (clôturé) qui indiquerait qu’un passé *thaur (a clôturé) pourrait être formé. L'ennui avec cette interprétation est que nous ne pouvons pas dire avec certitude qu’il s’agit vraiment un verbe dérivé ?thora-, puisqu’il se peut tout aussi bien qu’il s’agirait en fait du verbe ?thor– ayant un infinitif analogique avec une terminaison -o. Cependant, s’il en était ainsi nous pourrions conclure avec passé alternatif analogique ?thorant, mais puisque ceci n'est pas explicitement mentionné, les cotes sont plutôt du côté de l'interprétation que ceci est en fait un verbe dérivé (et son passé prendrait une forme irrégulière). Nous ne le savons pas exactement
En tout cas, la conjugaison de notre exemple connu serait
Classer D3 (verbe dérivé avec un passé fortifiant de la voyelle de base)
Le radical: *anna- (donner) l’infinitif: anno (donner)
Le présent: *anna (donne) avec terminaisons *annon (je donne)
Le passé: *aun (a donné) avec terminaisons ónen (j'ai donné)
Le futur: *annatha (donnera) avec terminaisons *annathon (je donnerai)
participes actifs: *annol (donnant) *anniel (ayant donné)
participe passif: *ónen (donné) le nom verbal: *annad ([le] donnant)
13. Les verbes irréguliers (Classe I)
Il reste malgré tout des verbes qui ne semblent correspondre à aucune des classes esquissées ci-dessus. Le passé de egledhi (aller en exile) (LR:368) nous est donné comme egledhas ou eglant (*est allé en exile). Les deux formes ont l'air d'être raccourcies irrégulièrement par rapport des formes attendues **egledhias et **egledhant (le premier forme un passé du type D2 pour les verbes intransitifs à *egledhia-, le second un passé analogique du type A1 *egledh-. Par manque d’informations supplémentaires concernant les circonstances sous les quelles ces irrégularités peuvent survenir, nous ne savons pas si ce modèle de formation affecte d'autres verbes aussi.
LR: 354 montre un verbe dant- (tomber), qui serait très irrégulier dans le sens qu'il contient un groupe de deux consonnes comme terminaison du radical - il est incertain comment un tel verbe formerait son passé, le présent serait probablement dant (tombe) avec terminaisons *dennin (je tombe).
Il y a plusieurs verbes plus irréguliers énumérés ci-dessous - leur discussion détaillée irait au-delà de l'étendue de cet article et sera reportée à une date ultérieure.
14. Quelques exemples (populaires)
Puisque les systématiques des verbes Sindarins esquissés ont ici des conséquences tout à fait radicales pour la conjugaison de quelques verbes, en comparaison avec l’article 'La Conjugaison Suggérée' sur Ardalambion, voici quelques exemples à quoi des verbes souvent utilisés pourraient ressembler:
aphad- (suivre) (WJ:387) est très probablement du type D2a, avec une terminaison -à supprimée au présent, donc:
Le radical: aphad- (suivre) l’infinitif: *aphado (suivre)
Le présent: *aphad (suit) avec terminaisons *ephedin, peut-être *aphedin (je suis)
Le passé: *aphant (a suivi) avec terminaisons *aphannen (j'ai suivi)
Le futur: *aphadatha (suivra) avec terminaisons *aphadathon (je suivrai)
Participes actifs: *aphadol (suivant) *aphadiel (ayant suivi)
Participe passif: *aphannen (a suivi) le nom verbal: *aphadad ([le] suivant)
*dar- (arrêter) (LR:353) ferait partie de la classe P3, puisque la base se termine par une voyelle liquide et la voyelle du radical est -a, mais comme *nar- il pourrait garder la formation du passé originale en -ne pour le participe:
Le radical: dar- (arrêter) l’infinitif: deri (arrêter)
Le présent: *dâr (arrête) avec terminaisons *derin (j'arrête)
Le passé: *daur (a arrêté) avec terminaisons *doren (j'ai arrêté)
Le futur: *deritha (arrêtera) avec terminaisons *derithon (j'arrêterai)
Participes actifs: *darel (arrêtant) *dóriel (ayant arrêté)
Participe passif: *darnen (a arrêté) le nom verbal: *dared ([l’] arrêtant)
*gir - (frémir) (LR:358) pourrait appartenir à la classe P3 ou A3a, par conséquent le passé serait *gîr (allongeant de la voyelle du radical en l'analogie avec *nidh-) ou *giriant (avec la formation analogique à *tir-. Peut-être bien que tous les deux soient possibles. Là encore, le participe (s'il existe effectivement, après tout il ne s’agit pas d’un verbe transitif) doit refléter une ancienne forme en l'analogie avec tirnen:
Le radical: *gir- (frémir) l’infinitif: giri (frémir)
Le présent: *gîr (frémis) avec terminaisons *girin (je frémis)
Le passé: *gîr (a frémi) avec terminaisons *gíren (j'ai frémi)
Au passé analogique: *giriant (a frémi) avec terminaisons *giriannen (j'ai frémi)
Le futur: *giritha (frémira) avec terminaisons *girithon (je frémirai)
Participes actifs: *girel (frémissant) *gíriel (ayant frémi)
Participe passif:?girnen (?frémi) le nom verbal: *gired ([le] frémissant)
thinna- (pâlir, accroître vers le soir) serait un verbe intransitif (D2) démontrant probablement donc le passé se terminant sur -(a)s:
Le radical: thinna- (pâlir) l’infinitif: *thinno (pâlir)
Le présent: *thinna (pâlit) avec terminaisons *thinnon (je pâlis)
Le passé: *thinnas (a pâli) avec terminaisons *thinnassen (j'ai pâli)
Le futur: *thinnatha (pâlira) avec terminaisons *thinnathon (je pâlirai)
Participes actifs: *thinnol (pâlîssant) *thinniel (ayant pâlî)
Participe passif: ?thinnassen (?pâlit) le nom verbal: *thinnad ([le] pâlissant)
15. Les verbes et leurs classes
Il reste que la tâche laborieuse de trier les verbes attestés et à semi-attestés afin de les rattacher aux différentes classes. Notez que pour beaucoup de verbes, il ne s’agit que d’une suggestion, trop peu de choses peuvent être conclus par exemple à partir d'un infinitif seulement. Veuillez être conscient que cette liste contient des verbes qui sont couramment supposés comme étant plus ou moins valides en Sindarin, sans donner de référence si et où ils sont attestés. Référez-vous aux dictionnaires compilés de Sindarin pour ce genre information. Quelques verbes qui précédemment ont été inclus dans la 'la conjugaison irrégulière’ sont assignés à de différentes classes et par conséquent apparaissent ici sans terminaison -a, ainsi la liste contient par exemple sog- au lieu de soga-. Après tout ce que nous savons, les verbes en Noldorin (et probablement leurs homologues en Sindarin aussi) ne semblent pas avoir qu'une possibilité unique pour former le passé par exemple. Plusieurs verbes énumérés ci-dessous pourraient bien être classés dans plus d'une classe, les énumérant seulement dans ce que moi je pense être la classe la plus probable est par conséquent à un certain degré artificiel.
P1: bad-, blab-, cab-, echad-, gad-, gonod-, govad-, hab-, had-, heb-, mab-, mad-, nag-, nestag-, nod-, ped-, rib-, trevad-
P2: can-, cen-, draf-
P3: car- (cependant avec accroissement au passé), dar-, gal-, gir-, glir-, lav-, orthor-, osgar-, tol-
A1: dreg-, rad-, sog-, tob-
A1a: dag-, gwedh-, redh-, tog-
A2: drav-
A3: gar-, mel-, orthel-, pel-, tir-, thel-
A3a: fir-, gir-, glir-, nor- (?), sol-, trenar-, tir-
D1: adertha-, anglenna-, aníra-(éventuellement avec un présent distinct), awartha-, bartha-, baugla-, beria-, bertha-, boda-, breitha-, brona-, bronia-, buia-, critha-, dagra-, damma-, delia-, díhena-, dilia-, doltha-, dringa-, edra-, egleria-, eitha-, ercha-, ertha-, esta-, fara-, fuia-, ganna-, genedia-, glavra-, gleina-, gohena-, gonathra-, gosta-, gruitha-, gwatha-, gweria-, gwesta-, haltha-, harna-, hartha-, hasta-, heltha-, henia-, heria-, hortha-, iuitha-, lasta-, lathra-, leitha-, linna-, luitha-, luithia-, maetha-, matha-, minna-, naegra-, nalla-, nara- (au passé narante, ppp. *narnen), narcha-, nasta-, nautha-, neitha-, nella-, nesta-, nuitha-, oltha-, ortha-, pada-, panna-, pathra-, pelia-, penia-, presta-, puia-, rada-, rista-, ritha-, rosta-, sautha-, seidia-, thuia-, taetha-, tamma-, teitha-, telia-, tiria-, tíra- (probablement avec un présent distinct), toltha-, tortha-, trasta-
D2: adlanna-, batha-, cuia-, cuina-, dartha-, dortha-, eria-, faltha-, gwanna-, hwinia-, ista- (passé alternatif sint), laba-, lacha-, mista-, muda-, ovra-, penna-, renia-, revia-, síla- (probablement avec un présent distinct), siria-, thia-, thilia-, thinna-, tinna-, tuia-
D2a: athrad- (?), aphad-, gannad- (?), lathrad- (?),limmid-, nimmid-, tangad-
D3: abonna-, anna-, delia-, edonna-, onna-, suilanna-, thora-
I: ava-, banga-, boe, dant- (?danna-), edledh-, elia-, gaw-, neledh-, *yr-
Les verbes aníra-, tíra- et síla- pourraient représenter des analogies en Sindarin au présent (ce qu'a été décrit comme présent ci-dessus de serait alors l'Aoriste). Si oui, ces verbes devaient plutôt être anir-, tir- et sil-.
16. Remerciements
Dans la préparation de cet article, j'ai fait l'usage abondant des documents The Past-Tense Verb in the Noldorin of the Etymologies .de Carl F. Hostetter et Reconstructing the Sindarin Verb System de Helge K. Fauskanger, souvent pour référencer les formes attestées. Cependant, une bonne partie de que j'ai écrit au sujet du passé s’appuie sur des fondations élaborées dans l'article de Carl Hostetter.
J'aimerais remercier Lothenon et Carl Hostetter pour les commentaires serviables pendant la préparation de cet article.
Thorsten Renk
thorsten@sindarin.de
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